Aujourd’hui, nous avons prévu de partir visiter le château de Himeji (qui a le précieux avantage de ne pas avoir été détruit puis reconstruit… en béton) . Mais avant cela, passage à la boulangerie !
Nous prenons le train où nous dégustons quelques-uns de nos achats.
Le train pour les touristes : tous les trajets que nous faisons sont gratuits car nous avons acheté un « Japan Rail Pass » qui, pour la modique somme de 350 € environ, permet d’utiliser la grande majorité du réseau ferroviaire japonais (« le meilleur du monde ») pendant 15 jours. C’est un véritable confort !
Or donc, nous voici à Himeji. A l’autre bout de l’avenue de la gare, trône le château. A l’entrée, une batterie de jardiniers prend grand soin des arbres. Le parc, comme tous les espaces verts que nous avons pu voir, nous semble un peu pelé, bétonné et les coins herbus sont d’une couleur paille. L’hiver n’est certes pas la meilleure saison pour découvrir les trésors naturels du Japon.
L’enceinte du château est évidemment dépaysante comparée à mes images de forts occidentaux. Et si l’intérieur est quasi-vide d’exposition, cela permet d’apprécier les espaces ouverts des salles et on y retranspose facilement les images de films de samouraïs. De même, je ne regarderai plus les dessins animés japonais du même œil désormais. L’urbanisme des mangas aura pour moi un écho de réalisme appréciable.
Nous retournons vers le château où nous avons encore un complexe de jardins à visiter. Nous y pique-niquons discrètement dans un recoin pour ne pas polluer visuellement l’harmonie du lieu… et nous nous apercevons – trop tard – qu’il est interdit d’y manger ! (De toute façon, ça ne nous aurait sans doute pas arrêté, en bonnes françaises que nous sommes !!)
Voici la visite d’Himeji terminée. Il est encore tôt lorsque nous sommes dans le train pour Kyoto. Jessy me parle alors d’un temple qu’elle aurait aimé voir dans cette ville le week-end dernier avec Raphaël, mais qu’ils avaient manqué faute de temps. Même s’il est tôt, il faut savoir que les musées aux autres lieux touristiques ferment très tôt (17h en moyenne). De plus, ce sanctuaire shinto semble un peu complexe d’accès et nous ne serons pas sur Kyoto avant 15h30.
Ouvrons notre bible (Lonely Planet Japon) pour trouver la voie et l’inspiration. Le Fushimi Inari Taisha est un sanctuaire (comme son nom l’indique pour les Japanophones) qui se dévoile tout au long d’un sentier de 4 km… pour grimper jusqu’à son sommet. Malgré la randonnée d’hier, les quelques photos du guide nous motivent, quitte à ne pas tout voir. Et finalement, si on a de la chance il se pourrait que ce soit très simple et très rapide de s’y rendre… et nous avons de la chance !!
A peine sorties du train, nous sautons dans un autre qui, en deux stations, nous dépose au pied de la colline.
Et voici que se dévoile à nous, l’un des paysages emblématiques du Japon :
En découvrant des petits Torii un peu partout, j’ai la révélation. C’est CA que je veux ramener. C’est la première fois que Jessy en voit alors je me dis que je n’aurai peut-être pas l’occasion d’en acheter ailleurs. Problème : il est 16h30 et les boutiques risquent d’être fermées. Mon inquiétude se concrétise devant un étal arborant différentes tailles de torii et des prix en japonais, mais personne à qui les acheter. Alors que nous nous usons les yeux à essayer de déchiffrer les nombres, la tête d’une femme peu amène surgit d’une porte. Son ton est tout aussi aimable et nous comprenons que son échoppe est effectivement fermée. Nous restons tout de même pour terminer notre travail de Champolion, ce qui nous prend un certain temps… et de revoir la tête contrariée réapparaître. Elle semble nous invectiver copieusement, mais notre ignorance nous sauve. Elle repart finalement, et après quelques nouvelles minutes, nous reprenons notre ascension.
Je rumine contre cette marchande bien peu commerçante quand, à une nouvelle étape du sentier, un autre magasin arbore des mini-torii avec des prix en chiffres arabes. Une vieille dame semble être dans une arrière boutique en train de faire ses comptes alors que son échoppe est fermée. Je décide alors de mettre toutes les chances de mon côté et de jouer la carte de l’apitoiement attendri. Grâce au guide de survie de Jessy, je prépare en alphabet latin ET japonais la phrase « Je voudrais un petit torii s’il vous plaît » ponctuée d’une tête de renard avec de grands « bambi’s eyes » à la manga (Le sanctuaire est dédié à Inari, déesse-renarde).
Pas peu fière de moi, je vérifie que la dame est toujours visible et colle ma production contre la vitre juste à son niveau. Elle y porte intérêt, sourit (« gagné !! ») et me désigne l’entrée de sa boutique. Je la remercie chaleureusement lorsqu’elle m’ouvre. Et là, Jessy me dit :
- Elle n’a pas eu l’air de dévérouiller la porte… peut-être que ce n’était pas fermé ?!
Je n’avais même pas pris la peine de vérifier !!
Nous rions bien de l’anecdote et je paye mon torii chèrement gagné. Avant de le mettre dans un sac, la vieille dame lui donne « sa chance » en frappant deux pierres créant deux étincelles.
Je me prends au jeu de la bénédiction et continue la ronde des éléments :
- en tenant mon torii des deux mains pour le reste de la ballade, l’air sacré du sanctuaire l’effleurera
- à une fontaine de purification, je le plonge dans le bassin gardé par un dragon
- je le dépose sur l’autel de pierre du sanctuaire le plus haut de la colline.
« Ca me fait pensé au Nain de jardin d’Amélie Poulain » me dit Jess.
L’idée me plaît !
La luminosité tombe petit à petit et nous entamons le retour sous les torii. L’atmosphère change peu à peu et devient très particulière lorsque le site s’illumine de lueurs plus ou moins tamisées. Nous étions complètement ravies d’avoir osé tenter l’aventure malgré l’heure tardive et les 8 km de sentiers.
Nous retournons au centre de Kyoto par le train et nous testons un restaurant de la gare. Les gares sont très souvent adjointes à un centre commercial et le commerce le plus représenté est sans conteste celle où l’on peut acheter de la nourriture. Les japonais mangent de tout à toute heure.
De retour à l’auberge, nous nous posons pour regarder nos photos, taper quelques mails et discuter avec deux Français qui y séjournent également.
3 commentaires:
Effectivement, quelques explications sur ces étranges photos seront les bienvenues.
Bon trip les filles et bon courage à Raf !
Stoil
Vous êtes en panne d'inspiration ou débordées par vos visites???
Sylvie
plutot débordé par les visites, mais voila le texte :p
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